Ludovic Fortin-Turmel: SÉRIE : DES CLASSIQUES EN 2025 PARTIE 1

J’aimerais débuter cette chronique, la première d’une série de trois sur les œuvres
classiques en littérature et en musique, en vous posant une simple question. Êtes-vous
capable de nommer deux ou trois œuvres vous ayant chavirées ? Autrement dit, des livres
ou des albums gravés à jamais dans votre mémoire comme témoins majeurs d’un moment
de votre vie, mais surtout précieux par leur puissance émotionnelle ?
Cette entrée en matière résume pour moi l’essence du classicisme en art.
Plus qu’une définition froidement intellectuelle, c’est par la porte de l’émotion que je
voudrais aborder dans ce texte la notion de « classique ».
Rappelons toutefois que l’œuvre classique, spécialement en littérature, est ce qu’on
enseigne en classe. Au sens strictement linguistique, l’idée de classique vient de là. Mais
au sens historique et surtout contemporain, cette signification me semble réductrice pour
trois raisons.
D’abord, les salles de classe, au cégep et à l’université surtout, n’enseignent pas
forcément toutes les œuvres dites classiques. Un choix s’opère par celles et ceux qui
enseignent pour élire les livres qui se verront attribuer cette aura de prestige historique.
Ensuite, ce n’est pas parce qu’une œuvre est enseignée en classe qu’elle est lue avec
attention et patience. Bien au contraire. De ma propre expérience, les œuvres au
programme, surtout à l’université, peuvent être parfois rebutantes pour plusieurs raisons
(difficulté de lecture, contexte sociohistorique bien différent, thèmes étrangers à la
sensibilité du moment, etc.).
Enfin, et il s’agit de la raison la plus décisive, selon moi : un livre classique, même lu
avec attention et patience, ne provoque pas à coup sûr un tremblement de terre intérieur.
Pour la simple et bonne raison qu’il y faut des circonstances favorables et une sensibilité
prête à l’accueillir.
Donc, pour tous ces motifs, affirmer qu’un classique est une œuvre enseignée en classe
me semble nettement limité.
Pour faire le pont avec ma première chronique, je vous fais part ici du fait que ma
rencontre déterminante avec l’œuvre magistrale de Marcel Proust (1871-1922) fut tout
sauf le contact d’une œuvre enseignée en classe.
En effet, À la recherche du temps perdu, n’a jamais été au programme de mes lectures
obligatoires, ni au secondaire, ni au cégep, ni à l’université.
Je m’arrête ici pour l’instant, en espérant que ce rapide tour d’horizon de la notion de
classique saura vous sustenter jusqu’à la prochaine chronique. Cette série sera en trois
volets; j’exposerai plus en profondeur les effets de ma lecture de Proust et son lien avec
la notion de classicisme en littérature d’ici la fin juillet.
À bientôt,
Ludovic
À propos
Ludovic Fortin-Turmel est féru de littérature et de musique et il habite Laval depuis 2023. Ses textes abordent différents sujets culturels avec passion, plaisir et élégance.
‘Vous pouvez le suivre sur Instagram (@ludoftrml)