Je suis fier d’être Lavallois | Noah Trentadue
À Laval, on entend rarement parler de ces figures qui façonnent la ville aujourd’hui. Certains vont même jusqu’à ne pas mentionner leur appartenance lavalloise malgré le dynamisme et la croissance de cette ville en plein essor. Dans sa nouvelle série d’articles, Je suis fier d’être Lavallois, Média Laval part à la rencontre de personnalités inspirantes qui assument fièrement leur appartenance lavalloise et qui enrichissent notre communauté.
Pour inaugurer cette série, nous vous présentons le jeune et talentueux réalisateur lavallois, Noah Trentadue.
Des débuts inattendus, entre passion et découverte
Pour Noah Trentadue, tout a commencé de manière inattendue, presque par hasard, lorsqu’il a commencé à expérimenter avec des vidéos sportives sur Instagram. Sous le pseudonyme « n32editz, » il partageait des montages qui gagnaient rapidement en popularité. « J’ai commencé à me passionner pour le montage et les effets visuels, » explique-t-il, « mais ce n’était qu’une première étape. » Derrière l’écran, en jonglant avec les effets et les transitions, Noah a découvert son véritable amour pour le storytelling. Cette passion pour raconter des histoires visuelles l’a naturellement conduit vers le cinéma, un univers où il pouvait exprimer toute la profondeur de son imagination.
Un parcours académique enrichissant
Son parcours académique a été pour le moins surprenant. Lorsqu’il s’inscrit au Collège Vanier en « Communications, médias et arts plastiques, » Noah s’attendait à une formation en cinéma ou en production studio. « Finalement, je me suis retrouvé avec des crayons HB et des pinceaux ! », raconte-t-il en riant. Cependant, ce détour artistique lui a permis d’acquérir un œil plus affûté pour les aspects visuels et une compréhension profonde de la composition. Cette base lui a été précieuse, en enrichissant son approche de la mise en scène et en affinant son esthétique personnelle.
Plus tard, en poursuivant ses études à l’Université Concordia en Études Cinématographiques, il a approfondi son art tout en forgeant des liens précieux. « Il y a une énergie créative incroyable là-bas, » confie Noah, reconnaissant l’influence de son environnement et des rencontres qui l’inspirent à explorer de nouvelles perspectives. Au contact d’autres passionnés et sous la guidance de mentors, il s’immerge dans les théories du cinéma, affinant sa vision artistique tout en explorant des genres et des techniques qui nourrissent son style.
Un style unique, inspiré de l’expressionnisme allemand et du film noir
Influencé par des courants comme l’expressionnisme allemand et le film noir, Noah s’éloigne des conventions classiques du cinéma. « Ces styles vont au-delà du réalisme, » précise-t-il. « L’expressionnisme déforme la réalité pour intensifier les émotions, capturant ce qu’il y a en nous plutôt que ce qu’il y a autour de nous. » Ce mouvement, qui privilégie la profondeur émotionnelle, lui permet de toucher à des sentiments complexes et de créer des univers immersifs où l’atmosphère pèse autant que les dialogues.
Quant au film noir, ce sont ses thèmes sombres et ses personnages tourmentés qui l’inspirent. « Je pense que le monde moderne, surtout après la pandémie, a un côté un peu sombre et imprévisible, et ces styles permettent de le représenter avec une profondeur psychologique que j’aime explorer. »
Des projets marquants qui portent sa signature
Malgré son jeune âge, Noah a déjà réalisé plusieurs projets marquants qui portent sa signature artistique. Parmi eux, The Existential Dance, un court-métrage qui, selon lui, est le plus personnel de sa carrière jusqu’ici. Ce film est une plongée introspective dans le subconscient, inspirée des œuvres oniriques de David Lynch. « J’y ai mis beaucoup de moi, » dit-il, dévoilant l’importance de ce projet comme miroir de ses propres questions existentielles et de ses angoisses.
Dans Nature Vibes, qu’il a co-réalisé avec Miguel Gamez, Noah s’essaye au thriller et à la comédie, racontant l’histoire de deux adolescents suivis dans les bois par des silhouettes inquiétantes. Ce mélange des genres reflète la polyvalence de Noah et son envie de repousser les limites du cinéma traditionnel. « Ce film a vraiment été une expérience amusante, et j’ai pu m’essayer à une nouvelle dynamique en co-réalisation, » dit-il, exprimant sa satisfaction d’avoir pu apporter une touche de suspense et d’humour à ce projet unique.
Mais c’est avec When Love Stood Still que Noah signe son projet le plus mature à ce jour. Ce film explore les thèmes de l’amour et de la perte à travers l’histoire d’un couple, mêlant narration émotionnelle et profondeur introspective. « J’ai voulu créer quelque chose de plus émotionnel, de plus introspectif, et je pense que ce film est le résultat de ma croissance en tant que réalisateur, » explique-t-il. Toujours en post-production, le film est prévu pour 2025, et Noah est impatient de le partager avec le public.
Une vision d’avenir qui met Laval au premier plan
Pour l’avenir, Noah voit grand, et il compte bien inclure Laval dans sa vision. « Je veux que Laval fasse partie de cette aventure, c’est certain ! C’est ici que tout a commencé, et je suis fier de mes racines. » Son objectif n’est pas seulement de produire des œuvres qui captivent le spectateur, mais aussi de faire rayonner Laval sur la scène cinématographique québécoise et internationale. « À long terme, j’aimerais donner l’occasion à d’autres jeunes talents lavallois de se lancer dans le cinéma, » ajoute-t-il, nourrissant l’espoir de créer un véritable mouvement artistique dans sa ville natale.
Une mission cinématographique profondément humaine
Pour Noah, le cinéma est bien plus qu’une passion : c’est une mission, une façon de connecter avec les autres à un niveau profond. « Quand on regarde un film, on se plonge dans un univers, on ressent des émotions qu’on n’aurait peut-être jamais ressenties autrement. Le cinéma est essentiel à notre bien-être; il nous permet de réfléchir, de nous défouler, de rêver. » À travers ses projets, Noah espère transmettre ce don de l’art cinématographique, créant des expériences immersives qui touchent l’humanité en chacun de nous.