L’urgence d’appuyer les licencié-es d’Amazon Laval

Aux partis en lice dans le cadre des élections municipales de Laval,
La décision inique et violente d’Amazon de fermer l’ensemble de ses installations au Québec afin de déjouer la syndicalisation de son entrepôt DXT-4, situé sur le territoire de Laval, a eu des effets dévastateurs. Elle a entraîné la perte de plus de 4500 emplois, plongeant un grand nombre de familles dans l’incertitude et la précarité.
Cette décision d’Amazon, outre le fait d’être profondément antisyndicale, est surtout contraire aux lois du travail en vigueur au Québec et au Canada. Amazon ne veut pas respecter nos lois : il serait donc nécessaire que nous cessions collectivement d’enrichir cette multinationale américaine délinquante. En tant que président du Conseil central du Montréal métropolitain, regroupant notamment l’ensemble des syndicats CSN de Laval, je crois que nos gouvernements et nos institutions publiques et municipales doivent montrer l’exemple. La Ville de Laval est interpellée au premier chef, notamment parce qu’environ 1500 de ses résidentes et résidents ont perdu leur emploi en raison de la fermeture des entrepôts. Cela n’et pas sans conséquence sur leurs familles de même que pour l’économie locale et les commerces de proximité.
Je peux reconnaitre que le Code du travail est une responsabilité provinciale, et que la marge de manœuvre de la Ville de Laval est maigre à cet égard. Je suis également conscient que la ville vient en aide aux licenciés en favorisant la création d’emplois sur son territoire. Cependant, de manière concrète aucune mesure particulière n’a été mise en place ou ne sera mise en place spécifiquement pour répondre aux besoins des travailleuses, des travailleurs et de leurs familles.
Lors de la rencontre du conseil municipal du 1er octobre dernier, le maire Stéphane Boyer a souligné que les dépenses effectuées par la Ville de Laval auprès des services d’Amazon ne s’élevaient qu’à 70 000 $, sur un budget total de 1,2 milliard de dollars. Si cette somme apparaît en effet négligeable, il n’en demeure pas moins qu’un boycottage, en plus d’avoir des impacts économiques, comporte également un aspect symbolique essentiel, certainement aussi important que son impact financier. En ce sens, il nous apparaît qu’il est pertinent que la ville de Laval rejoigne le mouvement de boycottage lancé par la CSN ainsi que par le mouvement citoyen Ici, on boycott Amazon, comme l’ont fait de nombreuses municipalités et institutions québécoises, dont notamment la Ville de Montréal.
Je vous interpelle donc aujourd’hui pour demander que les partis présentant des candidat-es aux élections du 2 novembre s’engagent officiellement et formellement à mettre en place des mesures de soutien visant spécifiquement les travailleurs et travailleuses licenciées d’Amazon. Je vous invite également à vous engager à participer au boycottage des produits et services d’Amazon, notamment ceux d’Amazon Web Services.
Comme gouvernement local, la municipalité a la responsabilité d’assurer le bien-être et la sécurité des personnes résidant sur son territoire. Par ailleurs, que la Ville de Laval utilise ou non actuellement les produits et services d’Amazon ne change rien à la portée symbolique de son ralliement à la campagne de boycottage. Nous pensons qu’un tel engagement serait de nature à faire en sorte que des électrices et électeurs solidaires des licencié-es d’Amazon développent une opinion favorable à l’égard de votre formation politique.
Bien à vous,
Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN