6 décembre : devoir de mémoire et devoir d’action à Laval

En ce 6 décembre, jour de commémoration de la tuerie de l’École Polytechnique de 1989, trois regroupements lavallois unissent leur voix pour rappeler l’importance de la vigilance collective face aux violences faites aux femmes. La Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF), la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval (TCVCASL) et le Réseau des organismes en itinérance de Laval (ROIL) s’inscrivent dans la campagne 2025 des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes.
Les organisations soulignent que 36 ans après les événements de Polytechnique, cette date demeure un moment marquant de la mémoire collective. Elles rappellent que les violences sexistes, conjugales, sexuelles, économiques, institutionnelles, numériques et psychologiques touchent encore de nombreuses femmes et filles au Québec, et affectent plus particulièrement certains groupes, notamment les femmes autochtones, racisées, en situation de handicap, migrantes, aînées, ainsi que les personnes issues des diversités sexuelles et de genres.
Selon Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF, l’enjeu demeure systémique. Elle affirme que plusieurs femmes tant celles qui demandent de l’aide que celles qui travaillent dans les services essentiels sont touchées par un affaiblissement du filet social.
Les organismes indiquent que les ressources en hébergement pour femmes victimes de violence conjugale sont à pleine capacité à Laval, et que les listes d’attente pour les services destinés aux victimes d’agression sexuelle continuent de s’allonger. Geneviève Dionne, directrice générale de la TCVCASL, insiste sur l’importance d’un accès adéquat aux services pour assurer la sécurité des personnes concernées.
Le ROIL souligne des constats similaires du côté des organismes en itinérance. Caroline Nantel, coordonnatrice du regroupement, mentionne que la pression croissante sur les ressources et les conditions de travail précaires dans plusieurs milieux majoritairement féminins peut compromettre la qualité de l’accompagnement offert.
Mobilisation locale et initiatives de commémoration
À Laval, plusieurs actions ont été mises en place dans les dernières années pour souligner cette date. En 2018, à l’initiative de la TCLCF et de la TCVCASL, la Ville de Laval s’est dotée de l’œuvre Lux Aeterna, composée par Estelle Lemire. L’installation rend hommage aux 14 femmes assassinées en 1989 et est interprétée chaque jour à midi, du 25 novembre au 6 décembre, sur le carillon de la Place Claude-Léveillé.
Pour l’édition 2025 des 12 jours d’action, la TCVCASL a participé à l’Opération nationale concertée (ONC) et diffusé des messages de sensibilisation sur ses plateformes. Les membres de la TCLCF ont réalisé une mosaïque collective en lien avec le thème national « Même monde, mêmes luttes, mêmes espoirs ».
Les regroupements rappellent que ces initiatives visent à renforcer la sensibilisation et à encourager une mobilisation continue pour lutter contre les violences faites aux femmes.
