Journal anarchiste au cégep Montmorency : l’abus de pouvoir flagrant d’un comité exécutif et d’un des coordonnateurs
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Source La version papier du journal
Dans le plus grand cégep du Québec, un soi-disant journal étudiant au ton anarchiste ne passe pas inaperçu. Trois membres du comité exécutif, dont principalement Kevin Halley étudiant depuis 2018 et coordonnateur à l’AGEM auraient imposé leur loi en publiant le premier volume d’un journal qui déblatère des propos polarisants, financé avec l’argent de l’AGEM et distribué dans le collège.
Selon des témoignages recueillis sur place, ce document, où le nom de Kevin Halley apparaît en bonne place, a suscité la controverse parmi les étudiantes et étudiants. En effet, bien que le texte regorge de paroles radicales, peu d’élèves s’y identifient.
Beaucoup se demandent comment un responsable, non élu mais désigné par acclamation, peut légitimer la gestion d’une association représentant près de 8500 étudiants, d’autant que le comité exécutif semble profiter d’un manque d’implication générale pour régler ses comptes.
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Dans une page signée par le comité exécutif, le journal va jusqu’à dénigrer publiquement les actions du Club ONU, qualifiant ses initiatives comme avoir contacté Lapresse pour leur parler de la situation de « gaspillage de temps ». Toutefois, lorsque deux autres membres du conseil exécutif ont été interrogés, ils ont nié avoir participé à la rédaction de ces propos dans le numéro de l’Affront.
De plus, plusieurs étudiants de l’association, impliqués dans diverses activités, ont critiqué la publication du journal, qu’ils jugent unilatérale, et dénoncent un conflit d’intérêts flagrant. Selon eux, le membre du comité exécutif, Kevin Halley, aurait refusé sans fondement la demande du Club ONU et serait lui-même l’auteur du journal, attaquant tant le Club ONU que l’article de La Presse et l’enseignante Valérie Lafrance. Cette double posture, mêlant gestion administrative et expression personnelle, alimente l’indignation et renforce le sentiment d’exclusion au sein de la communauté étudiante.
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Les critiques ne s’arrêtent pas là. Chaque session, les étudiants contribuent obligatoirement 30 $ à l’AGEM (avec une possibilité de se faire rembourser en renonçant aux activités financés par l’AGEM) pour financer les activités étudiantes.
Or, lors de l’assemblée budgétaire, le faible taux de participation aboutit habituellement à des décisions prises par des personnes aux intérêts personnels, laissant le reste du budget entre les mains d’un conseil de programme réduit au tiers de sa capacité par manque de participation et représenté par le comité exécutif qui prend énormément.
Ce dysfonctionnement dans la gouvernance étudiante rejoint les inquiétudes déjà exprimées dans d’autres contextes. Comme le soulignait, une chronique d’Isabelle Hachey pour La Presse (15 février 2025) Mafalda en Absurdistan, certains comportements au sein de l’AGEM alimentent des débats sur la démocratie étudiante au cégep Montmorency.
Jusqu’à présent, le financement du voyage éducatif du Club ONU était systématiquement garanti, y compris l’année passée. Cette année, toutefois, une radicalisation plus marquée s’est immiscée dans les décisions du comité exécutif de l’AGEM, qui a refusé de subventionner le projet en avançant des arguments provocateurs, notamment l’affirmation selon laquelle une participation au voyage impliquerait « du sang palestinien sur les mains ». Ce choix arbitraire ignore l’opinion de la majorité des étudiants, qui voyaient dans ce voyage un moyen essentiel d’approfondir leur compréhension de la diplomatie internationale.
Pour les membres du Club ONU, cette décision revêt une dimension particulièrement douloureuse. Certains, comme Mark Mekhael, dont un membre de la famille a été tué lors d’une frappe israélienne, dénoncent l’ironie d’une mesure imposée par un petit comité qui décide pour plus de 8 500 étudiants. Selon eux, il est inadmissible que, dans un contexte où la solidarité et la compréhension des enjeux internationaux devraient primer, l’AGEM impose une vision radicale qui ne tient pas compte du vécu et des besoins réels de la communauté étudiante.
La situation demeure ainsi tendue, et les interrogations persistent quant à l’avenir de l’AGEM et la légitimité de ses dirigeants, alors que les étudiants continuent de réclamer une plus grande transparence et une meilleure représentation de leurs intérêts.