Chronique de Pierre Anthian : Le «Watergate» lavallois de l’administration Boyer
J’étais à l’hôtel de ville le mardi 11 septembre dernier, au beau milieu d’une marée de citoyens aussi difficile à contenir que les inondations du 9 août qui les ont traumatisées.
Lorsque le maire a dit qu’il n’y aurait aucune compensation financière parce que rien ne démontre la responsabilité de la Ville, alors ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase: le malaise était à couper au couteau et je pense que cette administration venait de connaître son « Water gate » car elle est arrivée à un point de non retour qu’il ne fallait surtout pas dépasser: à force de prioriser les projets flamboyants et électoralistes des 11 dernières années, ils n’auraient dû penser qu’à protéger la population et leurs biens, puisque les élus au pouvoir savaient que les réseaux d’aqueduc étaient défaillants, mal entretenus et que les conséquences du réchauffement climatique allait frapper de plus en plus fort.
On ne parle plus là de négligence dans la collecte de matières organiques, de ratés dans l’octroi de permis, de pistes cyclables implantées aux mauvais endroits, ni d’un déneigement approximatif ou de gaspillage de fonds publics pour la construction d’une grande bibliothèque de 180M$ parfaitement inutile. Tout cela sera oublié ou pardonné dans 6 mois.
Mais en revanche, le 9 août restera profondément ancré dans la mémoire collective. Et pas seulement celle des sinistrés. Pourquoi? Parce qu’il marque la rupture d’un barrage qui n’aura d’autres choix que de déborder dans les urnes aux prochaines élections, car nous aurons définitivement été inondé de doutes quant à la capacité de cette administration de veiller sur nous et sur le fruit de nos durs labeurs de toute une vie.
Plusieurs citoyens ont dû faire des boîtes pour déménager du lieu où il se sentaient le plus en sécurité: je suggère à certains élus de faire la même chose.