Wassim Mekideche: Les Lavallois se résignent-ils à leur destin ?
Ça y est, la campagne électorale municipale est maintenant derrière nous. Les
électeurs de Laval ont décidé d’accorder un autre mandat à Stéphane Boyer et son
équipe, qui a remporté l’élection avec 58.9% des voix.
Ça fait déjà quelques jours que j’ai rangé mes pancartes du district de Renaud-Coursol
et que j’ai remercié mes bénévoles. En guise d’épilogue à cette campagne, je me suis
dit qu’une réflexion était de mise. Tout au moins, ce sera ma contribution politique de
2025.
Non, mon texte n’aura pas de teinte partisane aujourd’hui. Plutôt, je me questionne
quant à un enjeu qui nous concerne tous, peu importe notre allégeance politique. Ayant
pu vivre la campagne municipale de l’intérieur en tant que candidat, j’estime nécessaire
d’en parler.
Dans un petit café du centre-ville, je prends le temps de m’asseoir et de songer au taux
de participation anémique de notre ville, pourtant la 3e plus grande au Québec
7 personnes sur 10 sont restées à la maison
Mais que se passe-t-il à Laval ? Les Lavallois se résignent-ils à leur destin ?
Le 2 novembre 2025, il y a eu 98536 votes valides pour 325231 électeurs. Ça donne
environ 30.2% de participation.
Qu’on se le dise clairement, Laval a refusé de voter.
Un symptôme résiduel de l’ère Vaillancourt ?
C’est peut-être un héritage vestigial de l’époque Gilles Vaillancourt qui laissa le goût
amer du cynisme dans la bouche de nombreux électeurs. En effet, ce traumatisme
politique influence encore probablement leurs habitudes électorales. Avant 2011, soit
l’époque des scandales de corruption qui allaient mettre l’empire du PRO dans un
cercueil, les gens étaient déjà habitués à une administration monolithique qui ne gérait
pas assez mal la ville pour qu’une vraie contestation ne prenne place. La corruption est
venue éteindre la moindre flammèche d’enthousiasme à l’égard du vote que quelques
citoyens auraient pu avoir.
L’absence des jeunes
Notons également que, selon le rapport du Comité consultatif jeunesse de Laval publié
en avril 2025, les jeunes ne sont pas suffisamment sensibilisés aux élections
municipales. De plus, une étude du Directeur général des élections estimait que la
probabilité de voter Bref, les jeunes ne votent pas assez. Cela est surprenant puisque
plusieurs mesures pouvant les affecter, pour ne nommer que les transports en commun
en guise d’exemple, sont décidées au palier municipal. Il faut renforcer le vote des
jeunes.
Laval, une ville qui ne vote pas ?
Paradoxalement, la politique municipale, c’est à la fois le palier le plus proche de notre
quotidien et également le moins considéré. Pourtant, ce sont nos rues, nos parcs, nos
bibliothèques, nos taxes et l’avenir de notre ville.
Ma campagne municipale est maintenant terminée. La seule chose que je peux garantir
aux citoyens, c’est que si vous ne prenez pas votre destin en main, on le fera pour
vous.
Wassim Mekideche
