Action Laval et Parti Laval s’unissent pour demander une enquête indépendante sur la tempête Debby
La tempête Debby est de retour parmi les dossiers discutés à l’assemblée du conseil municipal de Laval en novembre. Parti Laval, qui avait promis en octobre de ne pas lâcher le morceau, continue dans sa lancée, cette fois-ci en formant une coalition avec l’autre parti de l’opposition, Action Laval, pour déposer à nouveau une proposition. Leur nouvelle stratégie consiste à solliciter le soutien du gouvernement provincial afin de financer l’enquête indépendante qu’ils réclament.
Les partis d’opposition à l’hôtel de ville de Laval, Action Laval et Parti Laval, ont annoncé une action conjointe pour solliciter l’aide des gouvernements du Québec et du Canada en vue de financer une enquête indépendante sur les inondations survenues lors de la tempête Debby le 9 août dernier. Cette démarche vise à faire la lumière sur les défaillances potentielles des infrastructures municipales et à restaurer la confiance des citoyens envers l’administration municipale.
Action conjointe pour une enquête indépendante sur la tempête Debby
Les partis d’opposition estiment qu’une enquête indépendante est essentielle pour faire la lumière sur les inondations survenues le 9 août dernier lors du passage de la tempête Debby. Cette enquête, conduite par une équipe d’experts, aurait pour objectif d’évaluer le fonctionnement des systèmes, infrastructures et processus critiques de la ville, afin d’identifier les correctifs et améliorations nécessaires pour prévenir de tels incidents à l’avenir.
Le texte de leur proposition souligne plusieurs points importants :
- Les inondations ont touché plusieurs milliers de résidences en raison de refoulements d’égouts sanitaires et de débordements d’égouts pluviaux.
- Les événements météorologiques extrêmes sont appelés à se produire avec une fréquence accrue en raison des changements climatiques.
- Il est essentiel d’évaluer le fonctionnement des infrastructures pour réduire les impacts futurs.
- Le rapport de la Vérificatrice générale de 2019 mettait déjà en évidence les risques liés à la plus grande occurrence des pluies extrêmes.
- Des investissements massifs, estimés à plus de 600 millions de dollars selon une étude du service du génie présentée au Comité exécutif en 2023, sont jugés nécessaires pour les réseaux souterrains et de voirie.
Réactions des chefs des partis d’opposition
Claude Larochelle, chef par intérim de Parti Laval, a déclaré :
« Encore aujourd’hui, plusieurs questions demeurent sans réponse et le maire Boyer reste silencieux. Notre population mérite des réponses et plus de transparence de leur ville sur l’état de nos infrastructures. »
Achille Cifelli, chef par intérim d’Action Laval et conseiller municipal du district Val-des-Arbres, a ajouté :
« Les citoyens de Laval méritent des réponses. Même si le maire Boyer continue de les leur refuser, on va tout faire pour les obtenir. C’est pour ça qu’on unit nos forces pour demander l’appui des autres paliers de gouvernement. »
Le maire de son côté
Malgré son opposition à la tenue d’une enquête indépendante, le maire de Laval, Stéphane Boyer, agit de son côté pour renforcer les infrastructures de la ville face aux défis climatiques. Selon un article de Radio-Canada publié le 5 novembre, la Ville de Laval augmentera ses investissements en infrastructures de 100 millions de dollars supplémentaires sur trois ans dans le cadre de son nouveau Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2025-2027.
Le maire a déclaré :
« On le voit de plus en plus, les changements climatiques nous impactent ! C’est la chose responsable à faire. »
Les investissements totaux prévus s’élèvent ainsi à 1,715 milliard de dollars, comparativement à 1,66 milliard l’an dernier. Parmi ces investissements, 326 millions de dollars sont alloués à la réfection du réseau d’aqueduc et d’égout, avec une priorité pour les secteurs fréquemment touchés par les inondations et les refoulements d’égout.
La Ville prévoit également la mise en place de sa première « rue éponge » sur la rue Leclair, dans le quartier Sainte-Rose. Ce projet, réalisé en collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), vise à aménager des infrastructures drainantes pour mieux gérer les eaux pluviales.
Le maire Boyer a souligné que ces nouveaux investissements permettront d’économiser des coûts dans le futur et que le financement du nouveau PTI augmentera l’endettement de la ville, mais qu’il s’agit d’une « bonne pratique » pour assurer des infrastructures en bon état.
Concernant la demande d’enquête indépendante, le maire a refusé la proposition lors du conseil municipal du 16 octobre, rappelant qu’un rapport interne avait déjà été commandé. Il a exprimé sa volonté de continuer à agir pour améliorer les infrastructures sans recourir à une enquête externe.
Critiques envers l’administration municipale
Les partis d’opposition reprochent à l’administration du maire Boyer de manquer de transparence et d’imputabilité concernant les événements du 9 août. Ils estiment que la Ville était au courant depuis plusieurs années des faiblesses de ses infrastructures critiques, en se basant notamment sur le rapport de la Vérificatrice générale de 2019, qui alertait sur les risques de débordements et d’inondations majeurs en l’absence d’actions concrètes.
Autres initiatives d’Action Laval
Par ailleurs, Achille Cifelli a déposé une proposition visant à mandater la direction générale de la Ville de Laval pour présenter un projet de mise en place d’un service de sécurité publique. Ce service aurait pour mission de remplacer les policiers dans certaines tâches ne nécessitant pas leur expertise, telles que l’application des règlements municipaux, la gestion de la circulation et la relation avec les citoyens. Cette proposition a été rejetée par l’administration municipale, ce qui a suscité la déception de M. Cifelli.
« Je suis déçu de constater que la sécurité de nos citoyens n’est pas une priorité pour le maire. Avec ce genre de service, nous avions pourtant le désir d’augmenter le sentiment de sécurité de nos citoyens dans les rues de Laval. » a-t-il déclaré.
Les élus d’Action Laval et de Parti Laval continueront de réclamer une enquête indépendante et des actions concrètes de la part de l’administration municipale. Ils affirment que ces démarches sont essentielles pour restaurer la confiance des citoyens et assurer la sécurité de la population face aux défis posés par les changements climatiques. De son côté, le maire Boyer mise sur des investissements accrus dans les infrastructures pour renforcer la résilience de la ville, tout en rejetant l’idée d’une enquête indépendante financée par la municipalité.