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Politique

Les tensions s’apaissent : Le maire de Laval s’excuse d’avoir qualifié l’organisation municipal de « machine à saucisses incapable de faire des saucisses »

Des membres du Syndicat des cols bleus devant la fenêtre de la salle du Conseil municipal de Laval, sur Saint-Martin.
Source: Média Laval

Lors du conseil municipal du mardi 5 novembre, une tension notable a marqué la séance alors que des centaines de cols bleus de Laval ont manifesté devant l’hôtel de ville. Leur présence visait à dénoncer le manque de convention collective depuis plus de deux ans et à exprimer leur mécontentement face à des propos tenus par le maire, Stéphane Boyer, qualifiant l’organisation municipal de Laval de « Machine à saucisses (qui) n’est pas capable de faire des saucisses » dans une chronique de la presse.

Les cols bleus ainsi que d’autres employés de la ville se sont sentis visés et manquer de respect par ces propos jugés déplacés.

Les propos en question:

« Si la machine à saucisses n’est pas capable de faire des saucisses, arrêtons de penser à faire des gâteaux. » – Stéphane Boyer, cité par Maxime Bergeron, La Presse

Une manifestation d’envergure pour faire entendre leur voix

Les cols bleus ont déployé d’importantes ressources pour cette manifestation. Un camion de mobilisation a été amené, et plus d’une centaine de travailleurs se sont rassemblés, équipés de tambours, trompettes et flûtes. Le bruit des instruments retentissait jusque dans la salle du conseil, témoignant de leur détermination. La manifestation a débuté avant le conseil, vers 18h30, et s’est poursuivie jusqu’à environ 21h10.

Malgré une présence policière renforcée – les policiers étant eux-mêmes en négociation avec la Ville – les manifestants ont été retenus dans le hall d’entrée pour éviter tout débordement.

Deux ans sans convention collective

Le Syndicat des cols bleus de Laval (SCFP 4545) rappelle que ses membres sont sans convention collective depuis plus de deux ans. Le président du syndicat, Louis-Pierre Plourde, a profité de la période de questions au conseil municipal pour interpeller directement le maire sur cette situation préoccupante.

Des propos jugés offensants par les cols bleus

M. Plourde a exprimé le ressentiment des travailleurs face à des propos attribués au maire :

« Je vous cite, monsieur le maire : « Si la machine à saucisse n’est pas capable de faire des saucisses, arrêtons de penser faire du gâteau ». »

Ces paroles ont été perçues comme un manque de respect envers les employés municipaux, assimilés à des machines plutôt qu’à des individus dévoués.

Le maire présente ses excuses

En réponse, le maire Stéphane Boyer a tenu à rectifier ses propos et à présenter ses excuses :

« Quand je parle, ce n’est pas vis-à-vis des cols bleus, c’est vis-à-vis de l’ensemble de l’organisation. Que ce soit nous, que ce soit vous, la gestion, la haute direction, les cols blancs, peu importe, on est ici pour travailler en équipe et offrir un service à la population. Si je vous ai offensé dans certains passages, je m’excuse, ce n’était vraiment pas l’objectif. »

Il a ajouté :

« Honnêtement, je vous lève mon chapeau et j’ai hâte que l’on puisse régler la convention collective, et j’aimerais ça qu’on fasse quelque chose pour remercier les employés. »

Les revendications du syndicat

Le syndicat réclame des mesures de « flexibilité » pour offrir de meilleures conditions de travail aux cols bleus et améliorer les services aux citoyens. M. Plourde a souligné les défis croissants auxquels font face les municipalités en raison des changements climatiques, nécessitant des moyens adaptés pour l’avenir.

« Notre but est non seulement de donner le meilleur service possible aux citoyens, mais notre mission est de leur offrir le service auquel ils ont droit. »

Une sécurité renforcée et une protection auditive nécessaire

La présence des policiers, eux aussi en négociation avec la Ville, était notable. Pour faire face au niveau sonore élevé de la manifestation, tant les agents que les manifestants ont porté des casques antibruit afin de protéger leur ouïe. Cette précaution souligne l’ampleur du bruit généré et l’intensité de la mobilisation des cols bleus.

Entrevues exclusives avec les protagonistes

À l’issue du conseil, nous avons obtenu une entrevue avec Louis-Pierre Plourde, qui a exprimé sa satisfaction quant aux excuses du maire, tout en insistant sur l’urgence de reprendre les négociations pour la convention collective.

De son côté, le maire Stéphane Boyer a réaffirmé son souhait à trouver une solution avant le temps des fêtes, espérant ainsi apaiser les tensions et renforcer la collaboration entre la Ville et ses employés.

Vers une reprise des négociations

La promesse du maire de négocier avant le temps des fêtes est perçue comme un signe positif par le syndicat. Les deux parties semblent prêtes à entamer un dialogue constructif pour parvenir à une entente satisfaisante.

La soirée du 5 novembre aura été marquée par une manifestation sans précédent des cols bleus de Laval, reflétant le climat tendu entre les employés municipaux et l’administration. Les excuses du maire et sa volonté affichée de négocier la convention collective offrent cependant l’espoir d’une résolution prochaine du conflit, au bénéfice de l’ensemble de la communauté lavalloise.

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