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Les méga-projets de l’administration Boyer remis en question face à la vulnérabilité de la ville et l’appel à une enquête indépendante

Les récentes inondations à Laval ont mis en lumière les faiblesses des infrastructures de la ville et ont relancé le débat sur la gestion des risques liés aux changements climatiques. Tandis que l'opposition municipale accuse l'administration en place d'avoir négligé les investissements nécessaires pour prévenir de telles catastrophes, le maire défend sa gestion en évoquant le caractère exceptionnel de l'événement.
Inondations en 2019 à Laval Source image: Groupe CNW/Ville de Laval

La tempête Debby a causé des ravages à Laval, comme partout au Québec. Elle a révélé l’énorme impact des événements climatiques sur les infrastructures et leur capacité à affecter gravement les citoyens. À Laval, des dizaines de milliers de ménages ont été touchés, principalement par des refoulements d’égouts. Certains ont même vu leur voiture submergée par plusieurs dizaines de centimètres d’eau. Cette situation soulève une question cruciale : pourquoi, et surtout comment, les infrastructures municipales n’ont-elles pas tenu le coup face à cette catastrophe?

Des déficiences connues et reconnues

Une catastrophe annoncée ?

La tempête Debby a laissé des traces indélébiles sur le territoire lavallois. Des dizaines de milliers de foyers ont été touchés par des refoulements d’égouts, et de nombreuses rues ont été inondées. Ces événements dramatiques soulèvent une question cruciale : l’administration municipale était-elle préparée à faire face à une telle catastrophe ?

Selon plusieurs élus de l’opposition, la réponse est non. Des rapports d’experts, tels que celui de la Fondation Rivières en 2021, alertaient depuis plusieurs années sur les insuffisances des infrastructures souterraines de Laval. Malgré ces avertissements, l’administration Boyer aurait privilégié des projets à court terme, comme la construction d’une grande bibliothèque ou d’un complexe aquatique, au détriment d’investissements majeurs dans les réseaux d’égouts et de drainage.

« Cela fait plus de 10 ans que l’administration Boyer-Demers répète qu’il faut investir plus de 100 millions de dollars dans nos ouvrages de surverses pour faire face aux défis liés aux changements climatiques. Pourtant, les ressources allouées étaient insuffisantes », déplore Claude Larochelle.

Les choix politiques au cœur du débat

Les conseillers municipaux Claude Larochelle et Louise Lortie, du Parti Laval, accusent l’administration Boyer d’avoir négligé les besoins en matière de gestion des eaux pluviales. Ils rappellent que des sommes importantes auraient dû être investies dans la construction de bassins de rétention et dans la modernisation des infrastructures existantes.

L’irréductible lavallois réagit

Pierre Anthian, un autre opposant de longue date à l’administration municipale, ancien conseiller municipal de Laval-des-Rapides et candidat surnommé l’irréductible lavallois, abonde dans le même sens. Il souligne que les inondations de 2017 et de 2019 auraient dû servir de signal d’alarme.

« C’est trop pratique de se réfugier derrière l’excuse prévisible de ‘la tempête historique‘ », Dénonce Pierre Anthian

David De Cotis, conseiller municipal d’Action Laval pour le district Saint-Bruno, abonde dans le même sens. Il critique vivement la création du bureau de la Résilience municipale, une initiative de l’administration Boyer :

  »Le Maire a mis en place des structures comme le bureau de la Résilience municipale, avec un budget de 1,9 M$ annuellement. Nous nous sommes opposés à la création de cette nouvelle structure, et l’actualité nous donne raison : nous ne voyons aucun résultat. » Déplore David De Cotis

La défense du maire

De son côté, Stéphane Boyer, maire de Laval a rappelé lors du dernier conseil municipal d’août que la situation était exceptionnelle et historique, et que Laval n’était pas la seule ville touchée par ces événements. Il a souligné l’ampleur des précipitations et a insisté sur le caractère inéluctable de certaines inondations.

L’appel à une enquête indépendante

Face à l’ampleur des dégâts et aux questions qui se posent, le Parti Laval, par la voix de Louise Lortie et Claude Larochelle, réclame une enquête exhaustive pour évaluer la résilience des infrastructures et des systèmes critiques de la ville.

« Nos systèmes téléphoniques, informatiques, les génératrices des stations de pompage et les autres équipements critiques doivent être en bon état de marche et capables de prendre le relais lors des pannes électriques ou des surplus de demandes. Ces systèmes doivent être robustes et efficaces en temps de crise. Cela n’a pas été le cas. Nous nous retrouvons maintenant avec des dégâts majeurs, des citoyens inquiets et des questions sans réponses », affirme Louise Lortie.

Claude Larochelle insiste sur l’importance cruciale d’une telle enquête : « Il est essentiel d’identifier les faiblesses de nos équipements, systèmes et infrastructures pour mieux anticiper et gérer les crises futures. Qu’avons-nous mal fait? Que pouvons-nous améliorer pour mieux nous préparer et limiter les dommages? Une fois que les citoyens auront reçu l’aide nécessaire, il est urgent de mener une enquête. »

Les défis de la résilience urbaine

Les inondations de Laval qui ont eu lieu le 9 août sont un rappel brutal de l’urgence d’adapter nos villes aux changements climatiques. Les événements météorologiques extrêmes sont appelés à se multiplier et à s’intensifier dans les années à venir. Il est donc crucial d’investir massivement dans la prévention des risques, la protection des infrastructures essentielles et l’aménagement durable des territoires.

La question se pose, au vu des événements climatiques qui risquent de devenir de plus en plus fréquents: l’administration Boyer changera-t-elle enfin ses priorités ?

Note importante : Cet article a pour but d’informer les lecteurs sur les événements récents à Laval et sur les différents points de vue exprimés par les acteurs politiques. Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de la rédaction.

Nous nous limitons à diffuser l’information et à présenter les faits tels qu’ils nous ont été rapportés.

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