Plus d’une centaine de personnes réunies à Laval pour débattre de logement, de sécurité alimentaire et de santé mentale

À quelques semaines du scrutin municipal, la Corporation de développement communautaire (CDC) de Laval a tenu, le 8 octobre au Centre de congrès Palace, un débat politique municipal réunissant deux des principaux candidats à la mairie : le maire sortant Stéphane Boyer chef du Mouvement Lavallois – équipe Stéphane Boyer et Claude Larochelle, chef de Parti Laval – Équipe Larochelle.


L’événement, non partisan et ouvert au public, a rassemblé plus d’une centaine de personnes dont des citoyennes et citoyens, organismes communautaires, élues et élus municipaux, ainsi que représentants institutionnels. Animé avec rigueur et dynamisme par Antonine Yaccarini, le débat a permis de mettre en lumière trois enjeux prioritaires pour la population lavalloise : le logement, la sécurité alimentaire et la santé mentale.
Un échange axé sur les réalités du terrain
Les deux candidats ont tour à tour présenté leurs visions et propositions en matière de développement social, répondant directement aux préoccupations soulevées par la communauté. Le ton du débat, respectueux et constructif, a mis en relief la volonté commune de s’attaquer à des enjeux concrets vécus par les Lavalloises et Lavallois.
Le logement
Stéphane Boyer a distingué les logements sociaux, subventionnés par les gouvernements, des logements abordables, développés par des OBNL sans objectif de profit. Il a rappelé que la Ville de Laval a mis en place un fonds d’aide au démarrage pour soutenir les projets communautaires et qu’une banque de terrains municipaux est réservée aux OBNL souhaitant développer des habitations :
« Le logement social subventionné fait partie de nos stratégies. Nous avons soutenu tous les projets soumis et 1 078 logements sont ou seront réalisés, dont 68 % de logements sociaux », a-t-il indiqué.
De son côté, Claude Larochelle a souligné que le logement social demeure « la vraie priorité » :
« Même un couple de la classe moyenne n’a plus les moyens d’occuper un logement dit abordable. Nous avons besoin de logements sociaux adaptés à la capacité de payer des gens », a-t-il affirmé.
Son parti propose d’augmenter le fonds de démarrage au logement social de 300 000 $ à 500 000 $ par année, et de faire passer la subvention non remboursable par projet de 50 000 $ à 75 000 $ pour renforcer la capacité des OBNL et coopératives.
Les deux candidats ont également été invités à se prononcer sur les pouvoirs spéciaux d’approbation accélérée des projets immobiliers cédés par Québec. Claude Larochelle a plaidé pour des critères transparents centrés sur le logement social, tandis que Stéphane Boyer a assuré que ces pouvoirs sont strictement encadrés et ne s’appliquent qu’à des projets à vocation communautaire ou sociale.
Santé mentale
Les candidats ont reconnu que la santé mentale, bien que relevant du provincial, demeure un enjeu local où la Ville peut agir en soutien.
Stéphane Boyer a mis de l’avant la Politique régionale de développement social (PRDS), qui réunit les principaux acteurs de la santé, du communautaire, de la sécurité publique et de l’éducation à Laval. Il a rappelé que la Ville a investi 3 M$ dans un fonds de soutien au développement social, pour renforcer les capacités des organismes, financer des équipements et agrandir leurs locaux.
Claude Larochelle, pour sa part, a insisté sur la proximité et la prévention :
« La santé mentale est l’affaire de tous. La Ville doit sensibiliser, former ses employés et agir comme chef d’orchestre dans les quartiers », a-t-il déclaré, rappelant le rôle clé des organismes communautaires dans la prévention.
Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire a également suscité de nombreux échanges.
Pour Stéphane Boyer, la solution passe par un urbanisme de proximité et des quartiers mixtes où résidentiel, commerces et pôles d’emploi coexistent :
« Laval adopte des politiques d’agriculture urbaine et de communauté nourricière. Nous permettons les potagers en façade et favorisons la protection des terres agricoles », a-t-il souligné, évoquant aussi la possibilité d’imposer des toitures agricoles ou solaires aux grands projets industriels.
Claude Larochelle a plaidé pour une planification urbaine de quartier :
« Personne ne devrait avoir à prendre l’autobus pour acheter des fruits et légumes. Chaque quartier doit offrir une gamme de produits alimentaires de proximité », a-t-il affirmé, appelant à soutenir les marchés éphémères, les circuits courts et le financement stable des organismes alimentaires.
Le maire sortant a cité plusieurs initiatives municipales et communautaires soutenues financièrement, notamment les popotes roulantes, le Panier de Chomedey, Relais communautaire et Enfant d’Abord, ainsi que le succès du Marigot Café et du Marigot Agricole, qui a produit 3,5 tonnes de légumes redistribués localement.
Tous deux ont remercié la CDC de Laval pour l’organisation de cet espace de dialogue citoyen, soulignant l’importance d’un tel exercice pour rapprocher les élus des réalités communautaires.
« En tant qu’actrice du développement social à Laval, la CDC de Laval est heureuse d’avoir contribué à cette rencontre entre les candidats et la population. Ce type d’événement renforce le dialogue démocratique et permet de mieux arrimer les actions politiques aux réalités du terrain. Mais surtout, il favorise une plus grande participation au scrutin du 2 novembre, en outillant les citoyennes et citoyens à voter selon leurs aspirations et leur vision de la ville de leurs rêves »,
– Marc Longchamps, directeur général de la CDC de Laval
Une mission au cœur du développement social
La CDC de Laval a tenue à remercier les candidats et le public pour leur participation et réaffirme son engagement à favoriser les échanges citoyens et à porter les enjeux sociaux au cœur du débat public.
Organisme de concertation reconnu, la CDC regroupe des organismes communautaires lavallois œuvrant dans divers champs d’activité. Sa mission : assurer la participation active du mouvement populaire et communautaire au développement socioéconomique du territoire.