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L’administration Boyer refuse une enquête externe sur la gestion de la tempête Debby malgré les appels de l’opposition

Conseil d’ajournement de la Ville de Laval du 2 octobre 2024 webdiffusion

Alors que Laval se remet des conséquences de la tempête Debby, le débat sur la nécessité d’une enquête externe pour comprendre les événements reste ouvert. Les citoyens et les partis d’opposition attendent des réponses claires, tandis que l’administration municipale mise sur son rapport interne pour apaiser les inquiétudes et renforcer la résilience de la ville face aux futurs défis climatiques.

La Ville de Laval rejette une enquête externe sur la gestion de la tempête Debby malgré les appels de l’opposition

La tempête Debby, survenue en 9 août 2024, a causé des dommages estimés à plus de 300 millions de dollars à Laval, mettant en lumière les vulnérabilités des infrastructures municipales face aux phénomènes météorologiques extrêmes. M. Claude Larochelle, chef intérimaire du Parti Laval et conseiller municipal de Fabreville, a porté la proposition d’une enquête externe, soulignant que les citoyens n’ont pas obtenu suffisamment de réponses sur la gestion de la crise. Selon lui, une enquête indépendante permettrait d’identifier et de corriger les problèmes dans les systèmes et infrastructures critiques de la ville.

Résultats du vote

La proposition d’audit externe a été rejetée par 11 voix contre 5, en raison des absences de membres du Mouvement lavallois, d’Action Laval et du conseiller indépendant Paolo Galati.

Arguments de l’administration

Les conseillers du maire, dont Nicholas Borne, conseiller municipal de Laval-les-Îles et membre du comité exécutif de la ville de Laval, ont plaidé que d’économiser de l’argent et d’obtenir des réponses rapides étaient prioritaires. Ray Khalil, conseiller municipal de Sainte-Dorothée et vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval, a déclaré :

« Ce qu’on veut savoir, c’est si l’eau est venue par la droite ou la gauche, qu’est-ce qui peut être fait pour dévier l’eau la prochaine fois, est-ce que la ville a fait une erreur quelque part, est-ce que la ville n’a pas fait d’erreur quelque part, est-ce que ce sont des décisions du passé, est-ce que ce sont des décisions qu’on a prises récemment, c’est ça qu’on vient chercher bien spécifiquement. L’idée, c’est d’aller rapidement, parce qu’on veut par la suite mettre des solutions rapidement si solutions il y a. »

David De Cotis, conseiller municipal du district de Saint-Bruno, Action Laval a ajouté :

« On ne peut pas nier que certaines rues, certains quartiers avaient un manque de quelque chose qui ont poussé les inondations jusqu’à dans les maisons des citoyens. »

M. Borne, porte-parole du Mouvement lavallois, a affirmé :

« Si nous avons besoin d’expertise supplémentaire, nous irons la chercher, mais ce n’est pas nécessaire dans ce cas. Nous sommes en mesure de produire un rapport exhaustif en interne pour expliquer ce qui s’est passé. »

L’administration municipale affirme que la ville prépare déjà un rapport interne qui sera publié dans les prochaines semaines. Ce rapport abordera plusieurs points clés :

  • Analyse détaillée des événements survenus lors de la tempête Debby.
  • Évaluation du fonctionnement des systèmes en place durant la crise.
  • Adaptation des infrastructures aux événements climatiques extrêmes.
  • Mesures préventives à mettre en place pour les futures situations de crise liées aux changements climatiques.

Le maire Stéphane Boyer a souligné que commander une enquête externe serait redondant et coûteux, et pourrait être perçu comme une reconnaissance d’une défaillance de la part de la ville.

Réactions de l’opposition

Les partis d’opposition, Action Laval et Parti Laval, ont exprimé leur désaccord avec cette décision. Louise Lortie, conseillère municipale de Marc-Aurèle-Fortin pour le Parti Laval, a déclaré :

« Tous les citoyens inondés sont d’accord avec l’idée d’une enquête indépendante afin que le processus soit transparent. Les gens sur le terrain veulent une opinion externe. Quand le parti du maire dit que les compagnies ne connaissent pas les dossiers, je précise qu’une entreprise a évalué les infrastructures de la ville il y a moins de deux ans et pourrait possiblement avoir le mandat. Pour eux, c’est le minimum qu’on peut leur donner. Ils savent qu’il y aura des coûts, mais les dommages dans leurs maisons sont si élevés — 60 000 $ en moyenne — qu’une enquête même de plusieurs centaines de milliers pour une ville où plus de 10 000 foyers ont été inondés, c’est normal. »

M. Claude Larochelle, chef intérimaire du Parti Laval, a répliqué :

« On n’a jamais mentionné qu’on voulait retarder le rapport de la ville. Le rapport, on l’attend ; ce sera la base d’une enquête externe et indépendante. Le maire ne veut pas dédommager personne, ok, mais peut-on leur assurer que des actions seront prises ? On doit identifier les problèmes de nos systèmes critiques, de nos processus critiques, de nos équipements critiques, de nos infrastructures critiques et on doit les corriger, investir pour les corriger, le plus vite possible. Le rapport de la ville nous donnera de bonnes pistes d’indications, l’enquête externe va nous donner l’ensemble du portrait de façon indépendante, c’est absolument nécessaire qu’on le fasse. »

Pierre Anthian, considéré comme la troisième opposition au conseil municipal, s’est dit lui aussi très critique envers le choix du parti du maire de refuser la demande:

«De ne pas vouloir une enquête externe, c’est pratique et c’est peut-être déjà un aveu en soi. Une firme indépendante pourrait dissiper tout doute sur la responsabilité de la Ville ou non, car cette catastrophe du 9 août ne nous a pas seulement inondés d’eau. Elle nous a également inondés de doutes et de questions. On ne peut pas être juge et partie, surtout lorsque le mot préféré de cette administration est l’imputabilité. »

Pierre Anthian, surnommé l’irréductible lavallois

Faits et chiffres clés

  • 300 millions de dollars de dommages causés par la tempête Debby à Laval.
  • 60 000 $ de coûts moyens par maison inondée.
  • Plus de 10 000 foyers impactés.
  • Plus de 1500 Lavallois ont signé la pétition pour une enquête indépendante.
  • Vote : 11 voix contre 5 pour la proposition d’audit externe.

Des dommages sans précédent

Selon le Bureau d’assurance du Canada, la tempête Debby est l’un des événements climatiques ayant entraîné les coûts d’assurance les plus élevés de l’histoire du pays. À Laval, les dommages sont estimés à plus de 300 millions de dollars, mettant en évidence les vulnérabilités des infrastructures municipales face aux phénomènes météorologiques extrêmes.

La nécessité de comprendre pour mieux se préparer

L’opposition compare la situation à une entreprise qui mènerait sa propre enquête après une défaillance majeure, estimant que la ville ne peut pas être neutre dans un rapport qu’elle produit sur elle-même. Ils soutiennent qu’une enquête externe garantirait l’impartialité nécessaire pour identifier les lacunes et proposer des solutions pour éviter que cela ne se reproduise.

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